MARTIN PÊCHEUR D’EUROPE

Alcedo atthis


Systématique

  • Ordre : Coraciiformes
  • Famille : Alcédinidés
  • Genre : Alcedo
  • Espèce : atthis

Descripteur

  • Linnaeus, 1758

Biométrie

  • Taille : 16 cm
  • Envergure : 24 à 26 cm
  • Poids : 30 à 45 g

Longévité

15 ans


DISTRIBUTION


Chants

XC : Manuel Grosselet

Le cri habituel du Martin-pêcheur d’Europe, ou tout au moins celui qu’on entend le mieux et le plus fréquemment est un « siii » appuyé et incisif qui rappelle un peu le cri de l’Accenteur mouchet, mais en beaucoup plus puissant et répété. C’est par ce cri que l’oiseau s’annonce quand il arrive en vol comme une flèche bleue au-dessus de l’eau.
Le chant est une succession de sifflements stridents de fréquence un peu variable.
Un « tri tri tri tri tri… » aigu et vibré est utilisé pour en imposer à un congénère ou repousser un intrus.
Les jeunes quémandent au nid avec des cris roulés incessants de tonalité basse.

Pour en savoir plus sur ce son.


Statut de conservation IUCN


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IDENTIFICATION

Le Martin-pêcheur d’Europe est un petit alcédinidé de l’Ancien Monde au plumage bleu et roux, comme un bon nombre de membres de la famille, et le seul à avoir cet aspect sur la plus grande partie de son aire de répartition eurasiatique.
Le dimorphisme sexuel est faible. L’adulte a l’ensemble des parties supérieures bleues, d’un bleu particulièrement vif du manteau aux sus-caudales. Les scapulaires et les couvertures alaires sont plus sombres, nuancées de vert et ponctuées de bleu clair. Les parties inférieures sont d’un roux vif à l’exception de la gorge blanche à crème. Le patron de tête est remarquable. Le dessus est d’un bleu nuancé de vert et nettement moucheté. La zone lorale noirâtre inclut une tache rousse. L’œil est sombre. La zone auriculaire rousse, bordée de bleu dessous, est typique de l’espèce. Sur les côtés du cou s’esquisse un collier blanc.
En période nuptiale, le bec en dague est entièrement noir chez le mâle adulte, noir avec la base de la mandibule inférieure orange chez la femelle adulte. Les petites pattes, typiques de la famille, sont rouge-vermillon.
Les sept sous-espèces décrites ne montrent que des différences assez minimes de taille et de couleur.
Le juvénile est globalement plus terne, que ce soit les parties supérieures, moins bleues et plus vertes, ou les parties inférieures d’un roux moins vif avec au début la poitrine obscurément marquée de brunâtre. Le bec noirâtre possède une pointe blanchâtre et les pattes sont rosâtres.

HABITAT

Le Martin-pêcheur d’Europe fréquente le bord des eaux qu’elles soient stagnantes ou courantes. Ces eaux peuvent être très diverses, mais elles doivent surtout être très poissonneuses, riches en petits poissons de taille adaptée à la sienne. L’eau doit être suffisamment claire pour qu’il puisse y pêcher efficacement. Il lui faut également une végétation riveraine sur laquelle il puisse se tenir à l’affût de ses proies, même si occasionnellement il peut pratiquer un vol stationnaire de repérage. Le milieu peut être naturel ou alors complètement artificiel. Ainsi, les nombreuses ballastières résultant de l’extraction de granulats, recolonisées par la végétation et empoissonnées, constituent de nouveaux territoires pour l’espèce.
Pour la reproduction cavernicole typique de l’espèce, le martin-pêcheur doit avoir à sa disposition des « fronts de taille » facilement accessibles, assez fréquents le long des eaux vives, dans lesquels il pourra creuser du bec le tunnel de nidification horizontal qu’il élargira à son extrémité pour accueillir le nid. Le substrat doit être favorable au creusement mais ni trop friable pour tenir dans le temps, ni trop caillouteux. Un substrat sablo-limoneux est une sorte d’idéal.
Le long des cours d’eau, le martin-pêcheur trouve d’habitude le gite et le couvert. En revanche, ce n’est pas toujours le cas pour les plans d’eau. Il peut y avoir distanciation entre les zones de pêche et le site de nidification. Le martin-pêcheur est capable d’aller trouver un site terrestre favorable à la nidification jusqu’à quelques centaines de mètres de l’eau, en survolant les terres.
Les populations sédentaires restent toute l’année sur les mêmes eaux et ce sont les jeunes de l’année, erratiques, qui assurent la dispersion de l’espèce et le brassage de la population. En revanche, pour les populations soumises à un climat continental à hivers froids, la migration est de rigueur. Les zones d’hivernage sont distinctes des zones de nidification et les trajets migratoires peuvent atteindre plusieurs milliers de km. À cette saison, ces martins-pêcheurs sont volontiers côtiers et fréquentent les littoraux rocheux, les estuaires, les lagunes, les ports, les mangroves, etc.

Menaces – protection

L’espèce, largement répartie, n’est pas globalement menacée. Elle est même donnée en augmentation localement, par exemple au sud de la Baltique, peut-être sous l’effet du réchauffement du climat. On peut quand même imaginer qu’avec une empreinte humaine toujours plus grande sur la nature, un certain nombre de populations soient en déclin sur le long terme.
C’est une espèce sensible aux conditions de son environnement. La pollution croissante des rivières associée à une pluviométrie déficitaire a un impact négatif sur la ressource en poissons, sa nourriture majoritaire. Par ailleurs, tous les aménagements qui affectent la naturalité des berges des cours d’eau pessimisent la disponibilité en sites de nidification.
Les aléas climatiques sont connus pour affecter sévèrement les populations exposées. Ce fut le cas par exemple lors de l’hiver 1962-63 qui fut exceptionnellement froid en Europe. Les populations sédentaires du martin-pêcheur furent décimées. Heureusement, après un tel accident, ponctuel, elles s’en remettent grâce aux survivants et retrouvent plus ou moins rapidement leur niveau d’origine.

Source : oiseaux.net
Retrouvez toute la fiche espèce rédigée par Jean François

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